Baignée par un léger soleil, la pelouse synthétique du Sporting Club d’Air Bel, l’un des meilleurs clubs de jeunes de la ville de Marseille, déborde d’enfants en vacances venus parfaire leur technique balle au pied. Et en regardant les tuniques portées, une « anomalie » saute immédiatement aux yeux. Au cœur du 11e arrondissement marseillais, les maillots des minots ne sont pas forcément tous aux couleurs bleues et blanches. De l’OM, il y en a forcément beaucoup. Du Real et du Barça aussi, comme partout. Mais également… du PSG ! Impensable il y a encore quelques temps, porter le maillot du club de la capitale est de plus en plus courant à Marseille.
Pour mesurer la popularité nouvelle du PSG, il suffit de pousser la porte du vestiaire du club des U12 d’Air Bel et de voir les quelques mains se lever fièrement lorsqu’est demandé qui supporte Paris. « Cela fait bizarre que sur une très courte période comme ça, à savoir depuis deux ans que le PSG s’est restructuré, de voir autant de petits qui ont basculé de l’autre côté, avoue Nordine, éducateur au club. C’est impressionnant. L’effet Zlatan en grande partie. » Trop fort, trop charismatique, le Suédois a même conquis le cœur des jeunes Marseillais. « C’est vrai que Paris a une belle équipe et qu’aujourd’hui les enfants sont tous amoureux d’Ibra », concède un peu la mort dans l’âme Bruno, dirigeant d’Air Bel.
« On est libre, à Marseille »
Tabou chez les plus anciens supporters du club champion d’Europe en 1993, le fait d’apprécier le PSG est donc de plus en plus commun. Lorsque les plus fervents se refusent toujours à supporter Paris en Coupe d’Europe, certains jeunes sont à contre-courant de cette opposition. Sans que cela ne crée aucune animosité. « On est libre à Marseille, lance, avec l’accent provençal, la petite Maïssa. Il n’y a personne qui va me dire : « Tu aimes ça, tu aimes ça ». J’aime ce que je veux. »
Mais avant que le PSG devienne le club le plus populaire des Bouches-du-Rhône, il y a encore un monde. « Même s’ils ont une belle équipe, la plus forte qui soit, je serai toujours pour l’OM, prévient le petit Mehdi. C’est ma ville, je suis né ici. Allez l’OM ! » Et pour prévenir toute « Paris-mania », les parents sont très à cheval sur l’éducation footballistique. « Tu aimes Paris ? », demande Alex à son fils Raphaël, qu’il porte sur ses genoux. Réponse : « Pourri ! ». « Ce n’est pas une question d’éducation mais ça rime en fait, c’est ça le problème », explique le père. La rivalité n’est pas prête de prendre fin…
Source : bfmtv.com
