Sans lui, comme un hic. Depuis la blessure d’Ibra le 2 avril lors du quart de finale aller de la Ligue des champions contre Chelsea (3-1), Paris n’offre plus les mêmes garanties. « J’étais convaincu qu’en son absence cette équipe pouvait s’appuyer sur d’autres atouts, avance l’ancien milieu de l’OL et de Lens, Eric Carrière. Mais, finalement, on se rend compte que Paris, c’est surtout Ibra.
Comme d’ailleurs, Barcelone, c’est surtout Messi. » Tour d’horizon des difficultés d’un PSG orphelin de son leader qui a eu la douleur de perdre son frère la semaine dernière.
Un Cavani décevant
Depuis deux semaines, l’Uruguayen évolue à la pointe de l’attaque et non plus sur un côté. Résultat : un seul but en trois matchs (contre Reims, 3-0). Un bilan plus que médiocre pour celui qui revendiquait de jouer à ce poste. « Il a eu des difficultés physiques et personnelles depuis le début de l’année civile, signale Carrière, consultant sur Canal +. Mais il n’est pas à la hauteur de ce qu’on attend de lui. Ibra, même quand il n’est pas bon, use les équipes adverses par sa simple présence physique. Ce qui n’est pas le cas de Cavani. »
Une attaque en berne
L’Uruguayen n’est pas le seul en cause. En l’absence du Suédois, toute l’animation offensive du PSG, muet à Chelsea (2-0) et à Lyon (1-0), est à revoir. « Les Parisiens doivent apprendre à jouer différemment, explique Carrière. Ils s’étaient habitués au jeu d’Ibra qui était à la fois buteur et remiseur. Avec lui, cette équipe excellait dans les attaques placées. Or, Cavani n’a pas les mêmes caractéristiques. Il joue dans la profondeur, fait des appels. Ce n’est plus le même type d’animation offensive. » « Ibra décrochait en attirant les défenseurs adverses. Il monopolisait l’attention, ce qui permettait de libérer des espaces pour Cavani et Lavezzi, ajoute l’ex-Parisien, Pierre Ducrocq, consultant pour France Bleu 107.1. En son absence, ces deux attaquants sont moins libres de leur mouvement. »
Un manque de rage
Ibra incarne aussi le leader mental de l’équipe. « A chaque but, même lorsqu’il n’en était pas l’auteur, tous les joueurs se rassemblaient autour de lui, rappelle Eric Carrière. Ça montre l’influence qu’il a sur ses coéquipiers. Il transmettait sa rage de vaincre. » Or, qui à Paris peut aujourd’hui assumer ce rôle ? « D’autres joueurs doivent prendre cette responsabilité. Je pense à Thiago Silva et Thiago Motta, répond Ducrocq. Ils ne l’ont pas trop fait à Lyon parce qu’ils étaient encore sur le coup de la grosse claque reçue à Chelsea. Mais je suis convaincu que cette équipe, samedi, pour un match à enjeu, va montrer bien plus de caractère. »
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