Les performances de Thiago Silva n’ont jamais constitué un sujet de conversation depuis son arrivée au PSG en juillet 2012. Elles étaient tellement éclatantes que la moindre critique semblait déplacée. Ces derniers mois, la machine s’est toutefois sensiblement enrayée. Le zéro défaut, marque de fabrique originelle du Monstro (son surnom au Brésil), a laissé place à quelques scories.
D’abord imperceptibles, elles se sont accumulées depuis peu. Les deux dernières sont apparues au plus mauvais moment pour le PSG. D’abord face à Chelsea, lors du quart de finale aller de la Ligue des champions, en provoquant un penalty après une faute (évitable) sur Oscar. Puis, en finale de la Coupe de la Ligue samedi dernier, lorsque, à la suite d’une mauvaise relance de sa part, le Lyonnais Lacazette réduit la marque. Heureusement sans conséquence sur le score final.
Obnubilé par le Mondial
Hier, Laurent Blanc lui-même a levé un tabou en admettant que son capitaine, âgé de 29 ans et sous contrat jusqu’en 2018, connaissait une légère baisse de régime. « Il n’a pas joué dans des conditions optimales sur la deuxième partie de saison, a déclaré le technicien parisien. Nous en sommes conscients […] Mais on attend tellement l’excellence de sa part que, lorsqu’il est moins bien, on se demande ce qui lui arrive. Il a connu une période délicate, mais qui peut aussi s’expliquer par les blessures. »
Comme lors de sa première saison parisienne, Thiago Silva a d’abord subi une lésion musculaire à la cuisse qui l’a écarté des terrains pendant un mois et demi, entre septembre et novembre. Puis une entorse à la cheville fin janvier contractée lors de l’élimination en Coupe de France contre Montpellier. Et enfin, une fracture à l’os zygomatique qui l’oblige depuis un mois à porter un masque de protection.
« Je le trouve un peu moins bien depuis ce match de Coupe de France en janvier contre Montpellier, observe Vincent Guérin, l’ancien milieu parisien. Il est moins impérial dans les duels et un peu moins précis dans la relance. Bon, en même temps, il n’est jamais passé à travers et maintient tout de même un très bon niveau d’ensemble. »
Pour compléter l’explication de cette baisse de rendement, la perspective de la prochaine Coupe du monde devient un prétexte tout trouvé. « Quand on est sûr d’aller au Mondial, qu’on est capitaine du Brésil, toutes ces blessures font qu’on a un tantinet peur de manquer ce rendez-vous, abonde Laurent Blanc. […] Il se dit sûrement : Pourvu que le championnat finisse vite pour que je puisse me préparer. »
Le principal intéressé a appuyé, à demi-mot, cet argumentaire. « Le Mondial ? Bien sûr que j’y pense, j’y pense tous les jours et j’essaie de ne pas me blesser, reconnaît Thiago Silva. Mais ma tête est au PSG ; jusqu’à la fin de la saison, c’est la priorité… » Après l’officialisation du titre de champion, il est en revanche assez probable que le capitaine parisien disparaisse des radars. Avant de réapparaître le 12 juin, avec le brassard de la Seleçao, pour le match d’ouverture de la Coupe du monde Brésil – Croatie. Le sommet programmé de sa carrière.
Le Parisien