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Le PSG puni pour son manque de fair-play…financier

Mercredi 7 mai, s’ils s’imposent au Parc des Princes face à Rennes en clôture de la 36e journée de Ligue 1, les joueurs du Paris-Saint-Germain pourront enfin célébrer leur deuxième titre consécutif de champion de France. Mais les dirigeants du PSG n’ont pas vraiment la tête à la fête. En coulisse, ils s’activent depuis plusieurs semaines pour limiter la sanction que doit leur infliger, dans les prochains jours, la chambre d’instruction de l’Instance de contrôle financier des clubs (ICFC). Cet organe indépendant a été chargé par l’UEFA de veiller au respect du désormais sacro-saint fair-play financier (FPF) qui impose aux clubs européens de ne pas dépenser plus qu’ils ne gagnent.
Samedi 3 mai, l’UEFA a indiqué, sans les nommer, que neuf clubs allaient faire l’objet de sanctions parmi les 237 ayant participé aux compétitions européennes cette saison. Visés par cette procédure, les dirigeants parisiens négocient depuis plusieurs semaines avec l’ICFC pour éviter une sanction trop lourde comme une interdiction de transfert ou une radiation de la Ligue des champions. Pour éviter ces sanctions extrêmes prévues dans les textes, les dirigeants du PSG et les experts de l’ICFC seraient parvenus à un accord sur un moratoire. Selon L’Equipe de mardi, l’UEFA devrait demander au PSG de s’acquitter d’une amende de 60 millions d’euros sur  trois ans, de limiter sa masse salariale (la plus élevée d’Europe avec 240 millions d’euros) et de ramener son déficit en fin de saison prochaine à 30 millions d’euros contre les 100 millions estimés par l’ICFC. Lors du prochain mercato, le club de la capitale devrait également être contraint à ne recruter qu’un « gros calibre » à 60 millions d’euros et à vendre un joueur avant de pouvoir en acheter. Une obligation qui pourrait placer Edinson Cavani sur la voie du départ si Paris veut recruter un joueur du standing d’Eden Hazard ou Paul Pogba. Dernière sanction envisagée : Paris ne devrait pouvoir inscrire que 21 joueurs -contre 25- pour participer à la Ligue des champions.  

Dès novembre 2013, puis en février, Nasser Al-Khelaïfi et Jean-Claude Blanc, respectivement président et directeur général délégué du club, ont été auditionnés par l’ICFC à Nyon, au siège suisse de l’UEFA. Escorté par une kyrielle d’avocats, le tandem a tenté de défendre le contrat d’image passé par le PSG avec l’autorité du tourisme du Qatar (QTA) pour un montant de 200millions d’euros annuels. Mais il n’a pas convaincu les experts du FPF.
Scellé entre deux entités qui disposent in fine du même actionnaire, à savoir l’émirat du Qatar, ce contrat atypique n’est pas conforme aux prix du marché, selon l’ICFC. Représentant près la moitié du budget (430 millions d’euros) du PSG, la manne versée par QTA dépasse par exemple largement les 65millions d’euros alloués annuellement par le constructeur automobile américain General Motors par Chevrolet à Manchester United. Soit le partenariat le plus juteux signé jusqu’à présent sur l’échiquier du football.

En outre, ces 200 millions d’euros permettent au PSG d’afficher un déficit minime lors de la saison 2012-2013 et de remplir les critères fixés par le FPF qui interdit aux clubs de présenter un résultat négatif de plus de 45 millions d’euros jusqu’à l’exercice 2014-2015.

MAÎTRISER SES DÉPENSES

Or, les experts de l’ICFC ont décidé de décoter ce contrat d’image de 200 millions à 100 millions d’euros. En vertu de cette dégradation, le PSG afficherait désormais un déficit de 107 millions d’euros à l’issue de la saison 2012-2013. Le club serait ainsi assuré de déroger au principe du FPF les saisons prochaines et contraint de maîtriser ses dépenses (à commencer par sa masse salariale, estimée à 220 millions d’euros pour l’exercice en cours) après avoir englouti environ 385 millions d’euros sur le marché des transferts depuis juin 2011 et son rachat par Qatar Sports Investments.

« Comment peut-on décréter qu’un contrat de sponsoring est surévalué par rapport aux prix du marché ?, s’interroge un observateur qui a participé à l’instauration du FPF. C’est pareil pour les transferts. L’indemnité record [100millions d’euros] versée par le Real Madrid pour recruter Gareth Bale était-elle surévaluée? Des investisseurs peuvent injecter 2milliards d’euros dans leur club s’ils le veulent tant qu’ils tiennent leur budget. »

Cet expert prévient: « Des clubs visés par le FPF pourraient aller devant la Cour européenne de justice au nom de la libre circulation des capitaux. » « On fait peur à certaines équipes européennes qui veulent éviter que la hiérarchie bascule, assure un proche du dossier parisien. Il y a un lobby des clubs allemands, comme le Bayern Munich, qui met une énorme pression sur Michel Platini, le patron de l’UEFA. Le FPF repose sur des arguments politiques. On veut protéger le modèle d’équipes qui se sont construites en trente ans et calmer les ardeurs de jeunes équipes qui ont été bâties en deux-trois ans. » La direction du PSG, qui reste discrète sur le dossier, se veut rassurante sur l’avenir du club. « Le FPF n’a pas pesé sur l’atmosphère des dernières semaines, glisse un proche du club. Et il n’affectera pas notre développement. »

Lemonde.fr

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