Comme prévu, le PSG a fait le plein de Trophées lors de la cérémonie des Trophées du football organisée dimanche soir. Mais le plébiscite n’a pas touché Laurent Blanc, devancé par René Girard, l’entraîneur de Lille.
Un résultat assez large, selon nos informations. Un classement qui pose question au regard des performances du PSG qui a conquis trois Trophées cette saison, battu le record de points en L 1 et su proposer un jeu séduisant. L’entraîneur lillois lui-même a avoué être étonné d’être élu par ses pairs… Les votes à bulletins secrets sont arrivés majoritairement aux alentours de la finale de la Coupe de la Ligue remportée par les Parisiens mais après leur élimination à Chelsea. Cet échec dans le principal objectif du PSG a-t-il joué en défaveur de Blanc ? « Les votes ont été effectués il y a longtemps, à l’époque où Lille était sûr d’être 3e, voire même 2e, explique Rolland Courbis, le coach de Montpellier. Si on avait voté samedi dernier, il y a fort à parier que ce n’est pas René qui gagnait. » La difficulté de faire voter les acteurs du championnat à l’issue de la saison pourrait donc expliquer un suffrage qui ne prend pas en compte la dernière ligne droite de la Ligue 1.
« René réussit une superbe saison et a su tirer le maximum de son effectif comme Gourvennec, Galtier, Garde ou d’autres encore, poursuit l’entraîneur de Montpellier. Mais est-ce qu’il est meilleur que ces garçons cette saison ? Je ne sais pas, peut-être… Moi, j’ai voté Laurent Blanc et, logiquement, il aurait dû l’avoir. Il est champion, gagne des titres, bat des records et, dans le match dans le match qu’il livrait avec Carlo Ancelotti, il a fait mieux que l’Italien, ce n’est pas rien ! »
«Laurent Blanc, c’est du très haut niveau»
Réussir à faire jouer et cohabiter un vestiaire de stars n’a visiblement pas non plus été retenu au moment des votes. « On ne se rend pas compte à quel point il est difficile de mener un tel groupe avec autant d’ego et de les faire jouer ensemble avec une telle progression du collectif, glisse Claude Puel, sacré meilleur entraîneur en 2000 avec Monaco et en 2006 avec Lille. Je n’ai pas voté, mais si je l’avais fait, cela aurait été pour Laurent Blanc, car c’est du très haut niveau. » Le coach de Nice avance néanmoins la difficulté de comparer le travail de ses collègues. « Plusieurs entraîneurs le méritent. Tout dépend des critères que l’on choisit. Ce sont des choix très subjectifs, embraye-t-il. Hervé Renard à Sochaux, c’est superbe s’il arrive à sauver ce club. René Girard, de son côté, a repris le club après Rudi Garcia et ce n’est jamais évident de reprendre une équipe et d’être performant, surtout qu’il a eu plusieurs départs. »
Du haut de ses 894 rencontres dirigées entre 1980 et 2007, Guy Roux préfère tempérer les débats. « Personnellement, je les aurais mis ex aequo, sourit l’ancien coach d’Auxerre. Ils ont fait un excellent travail tous les deux, mais je pense que mes collègues ont dû vouloir récompenser un résultat inattendu car Lille n’était pas forcément armé pour occuper la troisième place. Le mérite peut paraître plus grand que celui de Blanc, qui a le meilleur effectif de France. Peut-être aussi que le PSG est jalousé… »
leparisien