INTERVIEW – Economiste spécialiste du marché chinois, Philippe du Fresnay analyse les retombées de la tournée du club parisien…
«Je suis sur place avec deux Chinois, l’un n’est pas au courant et l’autre ne connaît que David Beckham.» A écouter Philippe du Fresnay, économiste spécialisé dans l’Empire du Milieu, le PSG ne débarque pas en Chine en terrain conquis. Arrivés à Pékin mercredi après un premier séjour à Hong Kong, les Parisiens sont là pour disputer le Trophée des champions contre Guingamp samedi mais surtout pour tenter de s’implanter dans le marché local. Une opération marketing pas si simple selon l’économiste.
Le PSG a-t-il la possibilité de s’implanter en Chine ou est-il trop en retard sur des clubs comme le Real Madrid ou Manchester United?
L’engouement des Chinois pour le football est là. Quand vous dîtes que vous êtes Français, on vous parle de Zidane. Dans ce contexte, cela prend tout son sens d’essayer de marketer le PSG. Je pense qu’il peut se faire une place car il n’y a pas de club étranger prédominant en Chine qui pourrait bloquer l’arrivée du club parisien.
L’arrivée de Beckham était déjà un moyen pour Paris de draguer le marché asiatique…
David Beckham est connu dans toute l’Asie mais il est plus connu pour son physique que pour son jeu. La perception des Chinois est différente de celle des Européens, on regarde plus les joueurs pour leur histoire que pour leur valeur sportive.
Sur quel point peut jouer le PSG pour s’y implanter?
Pour les Chinois, Paris est l’emblème du luxe mais relier le football et cet aspect-là, ça n’est pas facile. Jouer sur l’apprentissage et la formation peut être une piste. Le PSG pourrait investir un créneau important en Chine, l’éducation, en nouant des partenariats avec des clubs locaux.
La Chine est-elle un pays porteur pour la vente de maillots?
Ça a toujours eu du succès même si pendant longtemps, c’était des contrefaçons. Maintenant, les autorités surveillent ce marché de plus en plus. mais on ne peut pas demander du marché chinois les mêmes rémunérations que dans le marché européen. Ça sera difficile de vendre ses produits de manière identique.
Que faut-il attendre de cette tournée?
Ce n’est pas un voyage qui va tout changer du jour au lendemain. En France, les entreprises doivent montrer qu’elles ne négligent pas la Chine mais les résultats sur le long terme ne sont pas toujours là. C’est un marché où il faut former les clients à connaître et à aimer leur équipe. Là, le PSG fait une relation d’opérations publiques destinées aussi bien à la Chine qu’à la France.